Cros-de-Ronesque : une étape gourmande entre château et curiosité volcanique

Aux portes du Parc des Volcans d’Auvergne, entre Cantal et Aveyron, Cros-de-Ronesque héberge 140 habitants et une auberge pittoresque. Rencontre joyeuse avec Marie-Christine, ambassadrice de l’office de tourisme du Carladès, qui fait vivre avec Élodie ce lieu chaleureux depuis 2013.

À peine on feuillette la carte de l’Auberge de la Sapinière que l’on perçoit le lieu comme atypique. De l’extérieur, la bâtisse en impose avec son architecture traditionnelle, comme le reste du village aux toits de lauze. S’il n’est pas happé par le feu qui crépite, le regard s’attarde sur la tartine du bougnat, le plat que prépara Élodie, la cuisinière, lors du tournage d’une Escapade mémorable de Jean-Luc Petitrenaud, en 2014.

Le Rocher de Ronesque : un panorama exceptionnel sur les monts du Cantal et de l’Aubrac

Cinq ans plus tôt, le tournage de La Dame de Montpensier, de Bertrand Tavernier, avait déjà bousculé le quotidien du village, mobilisant près de cent cinquante personnes au château de Messilhac, situé près de Raulhac, Petite Cité de caractère à l’architecture typique du Carladès.

« C’est un lieu que nous recommandons volontiers à nos clients, puisqu’il est accessible en deux heures de randonnée depuis le village« , précise Marie-Christine Cazes, qui se définit volontiers comme « une aubergiste quatre-quatre », pour la polyvalence de ses activités. « Nous sommes à dix minutes en voiture de la Table de Ronesque, une curiosité naturelle volcanique qui offre un panorama exceptionnel sur les monts du Cantal et de l’Aubrac. »

 Un rocher de basalte emblématique du Cantal

Du hameau de Ronesque, on se rend à pied sans difficulté sur ce roc qui, vu du ciel, présente une forme de cœur, pour s’attarder sur le petit cimetière et l’église Saint-Jacques qu’il abrite. De cet espace singulier émane une intense sensation d’immensité et de liberté. Deux tables d’orientation permettent de se situer dans le panorama à 360°, où, par beau temps, chaque puy se détache sur la ligne d’horizon.

Cette table basaltique résulte d’une inversion de relief, à l’instar de son voisin, le rocher de Carlat, qui propose une visite en réalité augmentée (payante) de sa forteresse disparue. C’est cette ancienne capitale de la Vicomté qui a donné son nom au Carladès, un territoire à l’histoire tumultueuse désormais à cheval sur le Cantal et l’Aveyron, où il s’orthographie Carladez. La terminaison en « ès » est celle de l’occitan normé alors que la seconde correspond à la forme historique.

Le Carladès, entre Cantal et Aveyron

« Nous sommes à la frontière entre deux régions, s’amuse Marie-Christine Cazes. On peut se rendre en deux heures de marche dans le petit village aveyronnais de La Pesturie en longeant le Goul. Je recommande aussi La Ronde des sécadous, un circuit autour du ravissant village d’Escoubiac, pour admirer ses nombreux séchoirs à châtaignes, typiques dans ce secteur. »

Les randonneurs affamés pourront ensuite faire une halte conviviale et gourmande à l’Auberge de la Sapinière, ouverte tous les jours de l’année, voire s’offrir une balade en calèche avec les deux imposants chevaux de trait de la maison, Étoile et Passion, qui pâturent dans le pré voisin. L’établissement, qui affiche 9,6 sur 10 sur un célèbre site de réservations, attire des touristes américains, chiliens, chinois… « On adore voyager, s’enthousiasme Marie-Christine, et désormais c’est le monde qui vient à nous ! »

Les papis et mamies aussi, qui déposent volontiers des légumes du jardin ou une cueillette de morilles dans ce qui fut jadis l’épicerie du village et la cantine de l’école. Pounti, tripoux, tête de veau, chou farci, le menu change chaque jour et fait la part belle aux produits locaux.

« En faisant revivre ce lieu, nous avons redonné un souffle au village, se félicite Marie-Christine. Plus qu’un métier, c’est un choix de vie. »

par Catherine Levesque
le 23 août 2019